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S’engager pour une Francophonie durable

Cécile Martin-Phipps

Publié par
Cécile Martin-Phipps

Nous devrions aujourd’hui tous être animés d’un sentiment d’urgence. Non pas alarmistes, mais réalistes. Se sentir concernés. Responsabilisés. Engagés.

Les conclusions des plus récents rapports du GIEC sont sans appel. Les impacts des changements climatiques seront encore plus précoces, nombreux et sévères que ce que nous espérions. Ils se feront sentir à niveau moindre de hausse des températures. Le réchauffement climatique est déjà une question de vie ou de mort pour de nombreuses personnes. Certaines régions du monde, notamment des régions côtières et densément peuplées, risquent de devenir tout simplement inhabitables. Le monde est globalement encore très mal préparé, mal adapté, à faire face à ces impacts.

L’action politique n’est actuellement pas à la hauteur de ce que la science nous prescrit pour limiter la hausse des températures à 1,5 °C. Même un scénario intermédiaire, où les émissions de CO2, seraient réduites significativement après avoir atteint un maximum vers 2050, entrainerait une augmentation moyenne des températures de 2,7°C à l’horizon 2100. La dernière fois que la terre a connu une température aussi chaude, c’était il y a environ 3 millions d’années.

Dans le rapport 2021 sur la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD), le Secrétaire général des Nations Unies abonde dans le même sens :

« Nous sommes à un tournant de l’histoire de l’humanité. [Il est urgent] d’accroître les investissements dans la science, la technologie et l’innovation, […] d’adopter des pratiques d’économie verte et d’investir dans l’énergie et l’industrie propres, et de passer à des systèmes alimentaires durables ».

En fait, cette décennie est cruciale dans la lutte contre les changements climatiques et l’atteinte des ODD. La fenêtre d’opportunité se referme de jour en jour. Elle commande de passer des petits pas à un changement systémique de notre modèle économique et social. De remettre en question nos modes de consommation et de production. À titre de comparaison, la mise sur pause de l’économie mondiale en 2020, au plus fort de la pandémie de COVID-19, n’a fait baissé les émissions de GES que de 5,4%, alors qu’il faudrait plutôt les réduire de 55% d’ici 2030, et tendre vers la neutralité carbone en 2050 pour limiter la hausse des températures à 1.5°C.

Nous sommes à l’heure des choix et des décisions. Ou nous devrons assumer d’entrer dans l’ère des conséquences.

L’atténuation et l’adaptation au réchauffement climatique, tout comme la mise en œuvre des ODD, sont notamment caractérisées à la fois par les inégalités et les interrelations. Par exemple, la mortalité due aux inondations, sécheresses et tempêtes a été 15 fois plus élevée dans les pays vulnérables au cours de la dernière décennie. Par ailleurs, dans un monde globalisé, il est illusoire de chercher à modifier nos modèles de développement en laissant certains pays de côté.

Les pays francophones sont donc une variable incontournable de l’équation. Il est de notre devoir de les aider à prendre le virage de l’économie verte et circulaire. Que ce soit en matière d’énergie, de forêts, d’agriculture, de pêche, d’urbanisation, d’infrastructures, de transport, de construction, d’éducation, etc., la langue française est un véritable atout, favorisant l’établissement de partenariats économiques et stratégiques, le partage de technologies et d’expériences, la formation, ou encore les investissements et le commerce.

Surtout, nous savons aujourd’hui ce qu’il faut faire, et ce qu’il faut éviter. Le travail en silos, l’absence de concertations des parties prenantes et des populations à la base, le manque de synergie, les effets rebonds. Encore une fois, sur cette question, le GIEC est limpide : la résilience et la durabilité de nos sociétés ne sera atteinte que par « une gouvernance inclusive, des ressources humaines et technologiques adéquates et appropriées, des informations, des capacités et des financements » (GIEC).

Autrement dit : pour assurer une transition collective, il faut encourager, favoriser, inciter les comportements écoresponsables. Face à l’ampleur du défi que représente la transition vers l’économie verte, il faut être ambitieux et cohérents. Dans un contexte d’urgence climatique, chaque dollar doit être investi judicieusement. À l’heure des choix il faut prendre les bonnes décisions, basé sur la science. À l’ère de l’innovation vers des modes de production durable, il faut stimuler l’entrepreneuriat et accompagner les entreprises. Les décideurs politiques ne pourront pas adopter des politiques publiques ambitieuses si la population s’y oppose. Les entreprises vertes ne pourront pas prospérer si la finance ne les appuie pas. La science n’est d’aucune utilité si on ne l’écoute pas.

Les décideurs politiques doivent relever le niveau d’ambition, démontrer de la vision, du leadership, et de la cohérence. Les entreprises doivent faire preuve d’audace, de créativité, et revoir leurs modèles d’affaires. Les consommateurs doivent être mieux outillés, mieux informés, et davantage conscients des impacts de leurs comportements. Des structures de financement adéquates doivent aider à lutter contre les changements climatiques et à bâtir une économie à faibles émissions de carbone. La recherche doit stimuler l’innovation. La science doit être le garant de la durabilité.

Dans le cadre de la journée internationale de la Francophonie, l’IFDD organise donc un webinaire sur le thème « S’engager pour une Francophonie durable ». L’objectif est de mettre en exergue les enjeux et les liens insécables entre la science, les politiques publiques, la consommation, l’entrepreneuriat, et la finance, pour favoriser l’atteinte des Objectifs de développement durable.

Jamais le monde n’a connu des changements systémiques aussi grands et rapides que ce qui est nécessaire pour atteindre les ODD et les objectifs climatiques. La coopération et la coordination de l’ensemble de ces acteurs sera incontournable.

Aujourd’hui, l’IFDD se renouvèle et se modernise pour mieux faire face à ce sentiment d’urgence, pour accélérer la transition, et assumer d’avantage son rôle de catalyseur de développement durable envers les États et gouvernements membres de la Francophonie.

Présent depuis près de 35 ans à Québec, l’IFDD accentuera ses missions de veille et d’analyse des enjeux émergents du développement durable; d’appui à la planification et la mise en œuvre de projets à forts impacts; la concertation, le plaidoyer et le partage d’expériences; la formation et le renforcement des capacités; et l’animation de ses réseaux.

 

Voilà pourquoi on existe.

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