
Cameroun – Atelier national de formation sur les mécanismes de financement sur la biodiversité et le climat
Cameroun – Atelier national de formation sur les mécanismes de financement sur la biodiversité et le climat
Description de la formation
Riche en biodiversité, le Cameroun occupe le deuxième rang dans le Bassin du Congo, juste après la République Démocratique du Congo. Il abrite une variété exceptionnelle d’écosystèmes forestiers, aquatiques et savanicoles qui jouent un rôle stratégique dans le stockage du carbone, la régulation du climat et la préservation des services écosystémiques essentiels. Toutefois, cette richesse naturelle a connu, au cours des trois dernières décennies, un déclin significatif, sous l’effet conjugué de la pression anthropique croissante, d’un aménagement du territoire peu intégré, des changements climatiques et de divers risques naturels, tels que les inondations et les glissements de terrain. Les analyses prospectives révèlent une tendance alarmante à l’accélération de la perte de biodiversité et des services écosystémiques (BSE) dans l’ensemble des zones écologiques du pays. Selon les scénarios actuels, les modèles de projection et les options de développement économique envisagées pour le Cameroun, jusqu’à 20 % des BSE pourraient disparaître d’ici 2050.
Pour répondre aux menaces croissantes pesant sur ses écosystèmes, le Cameroun a mis en place plusieurs cadres stratégiques et plans d’action, tels que ses Contributions Déterminées au niveau National (CDN), le Programme d’Action National d’Adaptation (PANA) et les Stratégies et Plans d’Action Nationaux pour la Biodiversité (NBSAP). Ces instruments illustrent la volonté du pays d’honorer ses engagements en matière de climat et de préservation de la biodiversité. Cependant, leur mise en œuvre reste freinée par un déficit chronique de financement. Les principaux défis liés au financement de la biodiversité et des actions climatiques se déclinent comme suit :
- Un accès restreint aux mécanismes financiers internationaux dédiés, tels que le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), le Fonds Vert pour le Climat (FVC) ou le Biocarbon Fund ;
- Des capacités techniques limitées dans la formulation de notes conceptuelles et la préparation des dossiers de financement conformes aux exigences des bailleurs de fonds
- L’absence d’une entité nationale accréditée, capable d’accéder directement à ces ressources financières ;
- Une structuration insuffisante des projets relatifs à la biodiversité et au climat, limitant leur cohérence et leur impact ;
- Une intégration marginale des enjeux de biodiversité dans les stratégies nationales de développement ;
- Un déficit de coordination et de synergies intersectorielles pour une approche holistique des défis liés à la biodiversité et aux changements climatiques.
Pour relever ces défis, le Ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable, en collaboration avec l’Institut de la Francophonie pour le Développement Durable (IFDD), organe subsidiaire de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), met en œuvre l’initiative intitulée « Renforcement des capacités et processus d’accréditation pour l’accès aux financements biodiversité et climat », dans le cadre du projet « Accompagnement des transformations structurelles en matière d’environnement et de climat ». Cette action vise à améliorer l’accès du Cameroun aux financements internationaux dédiés à la biodiversité et au climat, tout en consolidant les capacités techniques des institutions et acteurs nationaux. Elle accompagne également le processus d’accréditation d’une entité nationale pour un accès direct aux ressources financières internationales. Parmi les activités phares du projet figurent :
- L’organisation d’un atelier national de formation pratique sur les modalités d’accès aux financements liés à la biodiversité et au climat, ainsi que l’élaboration de trois notes conceptuelles de projets prioritaires ;
- Le soutien technique à l’accréditation de deux à trois institutions nationales auprès des principaux mécanismes de financement, notamment le Fonds-cadre mondial pour la biodiversité (GBFF), International Climate Initiative, Fonds vert pour le climat et le Fonds d’adaptation.
L’objectif général de l’atelier est de former 50 participants issus des administrations publiques, des collectivités décentralisées, de la société civile et du secteur privé sur les procédures d’accréditation et l’élaboration de notes conceptuelles qui répondent aux critères des principaux mécanismes de financement.
De façon spécifique, il s’agit de:
- Examiner et renforcer les capacités institutionnelles des institutions présélectionnées pour une accréditation aux mécanismes de financement
- Renforcer les capacités techniques sur les mécanismes de financement existants, notamment les critères d’éligibilité et les exigences des bailleurs de fonds, afin qu’ils puissent soumettre des propositions solides
- Renforcer les capacités des participants sur les meilleures pratiques en matière de structuration et de rédaction de notes conceptuelles, avec un focus particulier sur les projets à co-bénéfices biodiversité-climat.
Résultats attendus
À l’issue de cet atelier, les résultats suivants sont attendus :
- Identification et sélection de deux à trois structures nationales capables d’initier et de suivre rigoureusement un processus d’accréditation comme entités d’accès direct au FVC et au FA.
- Identification et priorisation de trois projets pertinents alignés sur les priorités nationales et les objectifs de développement durable du Cameroun. Cela inclura la sélection des trois projets qui feront l’objet de notes conceptuelles à soumettre aux mécanismes financiers.
- Amélioration des compétences en rédaction de notes conceptuelles : Les participants développeront une expertise en structuration des propositions de projets biodiversité et climat, comprenant la justification climatique et biodiversité, l’estimation des impacts environnementaux et sociaux, ainsi que la budgétisation et les évaluations des risques.
- Versions initiales de trois notes conceptuelles développées : Trois notes conceptuelles bancables seront ultérieurement finalisées avec l’appui des experts pour soumission aux guichets de financement.
- Meilleure coordination entre les acteurs nationaux : L’atelier renforcera la coopération entre les différents ministères, agences nationales, collectivités décentralisées, organisations non gouvernementales et secteur privé, créant une synergie pour faciliter la soumission de projets et leur mise en œuvre coordonnée.
Phases de la formation
18 août 2025 au 22 août 2025
Cameroun – Atelier national de formation sur les mécanismes de financement sur la biodiversité et le climat