PDTIE Mag – No 4 – octobre 2025

Sommaire

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Numéro 04 – 2025

Éditorial

Quatre ans d’innovation pour le développement durable dans le Bassin du Congo

Cécile Martin-Phipps

Alliant rigueur scientifique, innovation technologique et actions concrètes sur le terrain, le projet de Déploiement des Technologies et Innovations Environnementales pour le développement durable et la réduction de la pauvreté (PDTIE) s’est imposé, en quatre années de mise en œuvre, comme un catalyseur dans le Bassin du Congo en faisant émerger des solutions locales à fort impact. Il constitue aujourd’hui une source d’inspiration pour l’Afrique francophone et au-delà.

Former, innover et transformer

En quatre années, le projet a formé en présentiel plus de 8100 scientifiques francophones, dont plus de 2 500 femmes, à des compétences essentielles : prototypage, écoconception, impression 3D et technologies vertes. En parallèle, plus de 80 000 apprenants ont suivi des formations en ligne sur les métiers et technologies de l’environnement.

Le PDTIE ne s’est pas arrêté à la théorie : il a donné naissance à deux Fab Labs innovants. L’un, installé à Bukavu, est spécialisé dans les éco-déchets ; l’autre, basé à Yaoundé, se concentre sur les énergies renouvelables. Étudiants et chercheurs y conçoivent des solutions concrètes comme des turbines hydroélectriques ou des poubelles intelligentes.

Parmi ses avancées les plus remarquables figure l’émergence de 151 innovations tangibles dans des secteurs stratégiques tels que l’agriculture, la santé, les déchets, l’énergie ou la construction. Le projet a ainsi su transformer la formation en action, l’idée en solution, et la volonté en impact.

Des résultats fédérateurs

Les résultats du PDTIE témoignent d’un succès incontestable. Le projet se distingue par une approche inclusive marquée par la participation active de 37,1 % de jeunes femmes scientifiques, une avancée significative dans un domaine encore masculinisé. Cet engagement en faveur de l’égalité des chances traduit la volonté de bâtir un avenir plus équitable.

Plutôt que d’imposer un modèle exogène, le PDTIE a misé sur la synergie entre science moderne et savoir-faire traditionnels. Les idées novatrices issues du projet n’en sont pas restées au stade expérimental : plusieurs ont déjà été testées, adaptées et intégrées aux circuits économiques. Elles illustrent ainsi une appropriation réelle, gage de pérennité et d’impact à long terme.

Des Fab Labs opérationnels, des prototypes utiles pour les populations, 96 demandes de brevets, une mobilisation institutionnelle soutenue, et 74 emplois créés témoignent que le PDTIE n’est pas qu’une promesse tenue, il est devenu un levier pour la transition écologique et technologique dans le Bassin du Congo.

Il a également été un catalyseur de dialogue entre institutions, grâce à un comité de pilotage dynamique, des salons de la science, et plus de 1 800 outils de communication déployés pour faire connaître le projet, en expliquer les enjeux et amplifier sa portée.

Alors que nous clôturons le PDTIE, tous les indicateurs sont au vert. Malgré les défis administratifs inévitables, les activités ont été menées à bien, les objectifs atteints, et la mobilisation des partenaires est demeurée constante et engagée. Mais au-delà des résultats, le PDTIE nous laisse une conviction profonde : la transition écologique se construit pas à pas, avec et pour les territoires. Elle appelle l’inclusion des talents locaux, l’audace pédagogique, et la créativité des jeunes.

Fidèle à cet élan, la Francophonie ouvre une nouvelle ère avec le projet « Soutien aux initiatives environnementales dans le Bassin du Congo », pour continuer à essaimer les réussites et protéger ce précieux poumon de l’humanité.