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IFDD
Tosi Mpanu Mpanu, président de L’organe subsidiaire de conseil scientifique et technologique (SBSTA)
Image couverture : REUTERS/Sayed Sheasha
#4 / NOVEMBRE 2022 // L’INFOLETTRE DE L’IFDD
Point de vue -
La Conférence des Nations Unies sur le climat de Charm el-Cheikh sera celle de la mise en œuvre des plans stratégiques (plan CDN) établis lors de la dernière édition à Glasgow. Les petits états insulaires comme les pays africains attendent une aide des autres pays qui eux ont atteint ou tendent à atteindre leurs objectifs en matière de transition énergétique.
Selon un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en juillet 2022, le financement climatique fourni et mobilisé par les pays développés a atteint 83,3 milliards de dollars américains en 2020, pour mettre en œuvre des projets de lutte contre les changements climatiques dans les pays du Sud. Des actions d’exportations de crédits, de prêts et de projets de banques multilatérales de développement ont été menées. Cette fois ci, nous espérons plus de subventions des pays du Nord.
Cette conférence sera dédiée aux pays africains qui souhaitent participer plus activement à la transition énergétique, sachant qu’ils sont les pays qui émettent le moins de gaz à effet de serre mais qui en payent aussi le prix fort à cause de toutes les catastrophes qui résultent de ces changements climatiques, comme la montée du niveau de mer, les inondations, etc.
L’Afrique est le continent le plus vulnérable face aux effets de ces changements climatiques. Nous espérons que la CdP27 améliorera la visibilité des demandes prioritaires, notamment le dédommagement des pays en développement pour pallier aux conséquences du réchauffement climatique.
Cependant, la réduction des émissions mondiales de carbone est un impératif même pour l’Afrique. L’adaptation reste pour nous une priorité car notre potentiel d’atténuation reste faible à cause de notre forte croissance économique et démographique.
Par ailleurs, l’Afrique doit faire un saut qualitatif vers un développement moins carboné. C’est pourquoi nous avons besoin d’être soutenus par des financements et des transferts de technologie. Le développement des pays africains doit être cohérent avec une réduction des émissions de gaz à effet de serre proportionnelle à leur croissance. Par conséquent, il est temps pour les pays développés de contribuer activement à la transition énergétique de l’Afrique.
C’est pourquoi les thématiques des discussions prioritaires autour des tables rondes lors de cette CdP27 porteront sur le financement climatique, l’adaptation des besoins des pays en voie de développement et l’évaluation des pertes et des dommages. C’est un rendez-vous incontournable et décisif.
* SBSTA : Organe subsidiaire de conseil scientifique et technologique de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Il se réunit au moins deux fois par an pour conseiller la CdP sur les questions scientifiques, technologiques et méthodologiques.
