Retour sur la 9ème session du Renforcement des capacités des décideurs et des professionnels du secteur de l’aménagement urbain, de la construction et du bâtiment, à mettre en œuvre le nouvel agenda urbain

L’Institut de la Francophonie pour le développement durable (IFDD), organe subsidiaire de la Francophonie, organise depuis 2012 à l’École Africaine des Métiers de l’Architecture et de l’Urbanisme (EAMAU), une formation à l’intention des praticiens dont les profils professionnels sont liés au développement urbain durable et au questionnement des enjeux et défis de la transition écologique. Cette formation est financée par l’IFDD, organisée et coordonnée scientifiquement par l’EAMAU avec le soutien de l’association ENERGIES 2050.

Cette 9e édition, en session unique, a connu la participation de dix-huit apprenantes et apprenants (3 Femmes et 15 Hommes). Leur positionnement professionnel[1] et leurs fonctions[2] dans les secteurs en lien avec l’aménagement urbain, montre à suffisance, l’intérêt d’une dynamique systémique des compétences complémentaires qui permettent de planifier et d’aménager la ville africaine d’aujourd’hui et de demain. Ce sont donc, savoirs et pratiques additionnelles pour adresser la recherche du compromis de durabilité dans nos différentes interventions, pour un mieux vivre ensemble, dans le partage de l’environnement bâti.

En prenant en compte des agendas contraints d’experts formateurs qui pour certains, participaient à la COP 27 qui se tient en ce moment à Charm El Cheikh en Égypte, la session s’est déroulé en format duplex ; associant des interventions en présentiel 80% et en distanciel 20%.

En vue d’optimiser l’atteinte des objectifs, le ruban pédagogique des neuf jours de formation, a été orienté et conduit de manière itérative, comme ci-après :

• Écoute active des projets des apprenant.es, feedbacks et orientations des facilitateurs/trice du module, développement de projets individuels ;
• Apports pédagogiques théoriques thématiques[3] en lien avec les attentes des participants, et partage de toutes informations utiles ;
• Échanges en plénière, en groupes de travail de profils complémentaires de co-soutien d’apprentissage et d’enrichissement mutuel des idées de projet;
• Découverte de cas concrets de mise en œuvre de projets durables et stimulation de l’inspiration avec la visite de terrain et ;
• Appréciation[4] du rendu des projets individuels par le jury de la session.

La typologie des projets examinés va de la parcelle au territoire urbain, le questionnent des formes urbaines et architecturales sur de l’ancien ou vers le neuf, le développement des filières avec la gestion des déchets, l’innovation par la production et la valorisation de matériaux locaux et la formation, le transport multimodal, le couvert végétal et la biodiversité urbaine, la bioclimatisme en milieu urbain, le droit à la ville et à un environnement urbain sain, vivable, partagé et créateur de valeurs et de richesses multiformes pour tous.

En somme, les enjeux liés à la globalité et la finalité, l’interactivité (rétroaction, liens, connexions), la complexité (système, information du système), l’organisation et la régulation ont été les échelles par lesquelles, les participants été appelés à reconsidérer la manière dont leur projet s’intègre dans un cadre plus global. En somme : « Penser global et agir local. »

Ainsi, les piliers du Développement Durable (culture, social, économie, environnement et gouvernance), les ODD, le nouvel agenda urbain, les accords de Paris, etc., le cadre législatif et normatif sous-régional et national, en lien avec le diagnostic de nos territoires et l’état des lieux de nos villes, ont été les filtres qui ont permis d’analyser et d’enrichir chacun des projets présentés, afin que, de l’échelle micro à l’échelle macro, les articulations spatiales et fonctionnelles, les dynamiques formelles et informelles de nos territoires, soient examinées et prises en compte, en vue d’aller vers des choix éclairés d’aménagements raisonnés, concertés, réalistes et opportuns pour un développement urbain durable.

Chaque apprenante et apprenant a bénéficié des suggestions d’amélioration consignées dans les fiches d’évaluation de l’encadrement pédagogique, pour bonifier ces premiers acquis. De ce fait, nourrir le réseau de partages et d’échanges de l’après formation est de l’intérêt et de la responsabilité de toutes et de tous.

Neuf jours ne seront jamais suffisants pour un aboutissement entier des objectifs d’apprentissage, cependant, la graine a été semée, elle est en gestation et c’est une satisfaction pour l’encadrement pédagogique.

Continuons toutes et tous de faire ,chacun pour soi et pour notre planète « Notre part »

[1] Architecte, urbaniste, gestionnaire urbain, environnementaliste, géographe, Juriste, Ingénieur civil, pétrolier, électricien, etc.
[2] Décideurs (Régulateurs, Maitrise d’ouvrage/maitrise d’ouvrage délégué, planificateurs, programmateurs) – Constructeurs (Maitrise d’œuvre) Évaluateurs (Passations de marché, évaluateur, suivi des indicateurs de performance, etc.)
[3] Tels qu’identifiés dans le programme du module de formation
[4] Outre la pertinence, l’originalité du projet et les qualités d’orateur, le Jury a apprécié l’évolution du projet, la démarche systémique pour mettre en exergue les compromis de durabilité et la démarche méthodologique