
Revue annuelle 2022 du PDTIE : le temps du bilan et du recadrage à mi-parcours
Le vendredi 20 janvier 2023, s’est effectuée la revue annuelle du Projet de déploiement des technologies et innovations environnementales pour le développement durable et la réduction de la pauvreté (PDTIE) dont la particularité cette année est sa tenue en ligne, de 14h à 17h30 GMT. C’est dans la salle de réunion virtuelle créée via l’application Microsoft Teams qu’une trentaine de participants s’est réunie. Ils étaient issus des administrations nationales au Cameroun et en RDC ; de l’Organisation internationale de la Francophonie à travers son Institut pour le développement durable (IFDD) et sa Représentation en Afrique Centrale (REPAC) ; des organisations partenaires de mise en œuvre du PDTIE que sont l’Université Kongo en RDC, EDEN Africa et Ingénieurs sans frontières au Cameroun ; du Programme Recherche et Innovation de l’OEACP financé par l’Union européenne, des 7 organisations tierces porteuses des projets en cours de mise en œuvre de même que quelques bénéficiaires finaux que sont les jeunes innovateurs et les jeunes scientifiques formés .
Sous la présidence de Madame Cécile Martin-Phipps, Directrice de l’Institut de la Francophonie pour le développement durable, la deuxième Revue annuelle s’est ouverte par la présentation des vœux pour la nouvelle année aux participants. En rappelant les enjeux environnementaux, économiques et sociaux du Bassin du Congo pour la Francophonie et le monde entier, Madame Martin-Phipps a mis l’accent sur l’importance du PDTIE mis en œuvre depuis 2 ans. Elle a en outre relevé que l’année 2022 n’avait pas été facile pour ce projet, mais grâce au soutien de l’Organisation internationale de la Francophonie et à la capacité de résilience de toutes les parties prenantes, le cap de ce projet a pu être maintenu.
Par la suite, Madame Lionelle Ngo Samnick a fait une présentation des activités réalisées en 2022 de même que des résultats obtenus à mi-parcours du projet. Le processus de sélection des entités tierces du PDTIE a été totalement finalisé, soit une sélection globale de 15 projets tiers pour une subvention à accorder de 2,73 millions d’euros. Toutefois, il a été relevé que 8 projets retenus ne sont pas encore mis en œuvre compte tenu des contraintes administratives et financières. Quarante-sept sessions de formation ont été effectuées en présentiel, pour affiner les outils de mise en œuvre et de suivi des projets de 40 participants, et renforcer les compétences en recherche, innovation et/ou entreprenariat écologique en faveur de 1269 jeunes. Deux sessions de formation en ligne ont également été organisées afin d’outiller 6372 jeunes d’Afrique Centrale sur les métiers et technologies de l’environnement.
En ce qui concerne la mise en œuvre des projets tiers, un retour d’expériences a permis de confirmer la mise en place du Fab Lab en gestion des déchets à l’Université Évangélique d’Afrique à Bukavu en RDC, tandis que celui en énergies renouvelables à l’École Nationale Supérieure Polytechnique de Yaoundé au Cameroun est en cours d’acquisition de ses équipements. D’un autre côté, le soutien à 52 éco-innovations frugales et adaptées avec 15 brevets d’ores et déjà préparés a été salué. Il a été également constaté que certaines innovations sont déjà engagées dans des dynamiques de mise en application. Celles-ci sont développées dans le cadre des projets de l’Université de Kinshasa, de l’École Nationale Supérieure des Sciences Agro-Industrielles de l’Université de Ngaoundéré, de la Mission de promotion des matériaux locaux, et de l’Institut de recherche agricole pour le développement. Par ailleurs, l’étude réalisée par École Régionale Postuniversitaire d’Aménagement et de Gestion intégrés des Forêts et Territoires tropicaux en synergie avec l’Ecole de faune de Garoua évolue aussi de façon satisfaisante. Cette étude porte sur l’état et utilisation des connaissances et savoirs des peuples autochtones et des communautés locales en matière de développement durable, en tenant compte des spécificités liées au genre et à l’égalité hommes/femmes.
Les efforts de communication ont aussi été relevés. Outre une émission de podcast intitulée « Comment faire éclore les meilleures idées pour la planète ? » d’une durée de 41 minutes diffusée auprès de 1 327 auditeurs, un ouvrage de référence sur la recherche et l’innovation en cours d’édition, 25 articles scientifiques ont été rédigés dont 5 sont déjà publiés, 15 reportages audiovisuels ont été diffusés, 33 articles de presse écrite publiés, 3 émissions radiophoniques réalisées et un portail web dédié à un projet tiers https://apafrep.web.app mis en ligne.
Cinq jeunes bénéficiaires ont également pris part à cette revue. Deux jeunes femmes innovatrices étaient à l’honneur : Madame Eunice Zola, bénéficiaire du Centre de recherche et d’innovation technologique en environnement et en sciences de la santé (CRITESS) de l’Université de Kinshasa et Madame Nabilatou du projet d’excellence en production d’innovations technologiques en agro-industrie de l’École Nationale Supérieur des Sciences Agro-Industrielles (ENSAI) de l’Université de Ngaoundéré. Trois jeunes bénéficiaires des formations pratiques et écologiques du PDTIE en 2022 qui se sont courageusement lancés dans l’entrepreneuriat ont partagé leurs expériences de mise en application des connaissances acquises. Il s’agit de Monsieur Beni Malika dans la production des craies scolaires et promoteur d’une ferme agroécologique à Kinshasa, Monsieur Lajoie Amazone actif dans la fabrication des panneaux solaires, l’installation et la maintenance des systèmes photovoltaïques, et l’installation des dispositifs à Biogaz domestiques et publics à Kisangani, de même que Monsieur Aimé Ngotcho Pameni, producteur du vin Le Paysan et des savons cosmétiques à base de produits locaux.
La revue a aussi été l’occasion de faire l’économie des contraintes vécues, tout comme les perspectives pour l’année 2023. Une session interactive a d’ailleurs été ouverte et les participants ont exprimé leurs préoccupations et surtout les obstacles auxquels ils font face dans la mise en œuvre des projets. Des clarifications sur les exigences administratives et financières ont été apportées par Madame Laure Dutaur de l’Unité d’assistance technique du Programme Recherche Innovation de l’OEACP. Des issues de sortie de crise ont été envisagées par l’IFDD qui a déjà lancé des appels à candidatures pour le recrutement d’une expertise pour pallier certaines insuffisances constatées. Il demeure cependant impératif pour toutes les parties prenantes de redoubler d’efforts et de s’approprier, plus que par le passé, les exigences aussi bien techniques, administratives que financières qui sont inéluctables pour l’atteinte des résultats les plus probants de cette action multipartite qu’est le PDTIE.
Ressources
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Rapport de la revue annuelle 2022 du PDTIE
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