Intervention 9 avril 2020 International
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Initiative Objectif 2030 – mentorat en ligne des projets à impacts rapides

Pour l’humanité, la planète et la prospérité

Contexte et enjeux

Plan d’action pour l’humanité, la planète, la paix et la prospérité, le Programme de développement durable à l’horizon 2020 est le cadre stratégique universel du développement durable adopté par les Nations Unies pour mettre fin à la pauvreté et transformer nos vies tout en protégeant la planète pour les générations futures. Il se décline en une série de 17 objectifs de développement durable (ODD), sur la base d’un partenariat renouvelé entre tous les pays et les acteurs de la société. Soucieux de soutenir la mise en œuvre de ces ODD, l’Institut de la Francophonie pour le développement durable (IFDD), organe subsidiaire de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), met en œuvre l’initiative Objectif2030. Celle-ci vise à construire et renforcer un mouvement citoyen engagé qui traduise le Programme de développement durable à l’horizon 2030 en actions et solutions exemplaires et adaptées. En plus de l’organisation d’une série de formations, qui a déjà formé plus de 70 000 personnes entre 2017 et 2020, l’initiative déploie un outil participatif de financement et d’appui technique de projets. Le but est ici de soutenir les innovations citoyennes qui allient inclusion sociale, progrès économique et protection de la planète, créer des communautés de solutions autour d’elles, et permettre leur réplication à d’autres contextes.

Résumé

Soucieux de soutenir la mise en œuvre tangible des ODD en mobilisant les parties prenantes dans toute leur diversité, mais aussi en stimulant leur capacité d’innovation collective pour transformer nos modèles de développement de manière inclusive et durable, l’IFDD a apporté en 2020-2021 son appui à quatorze (14) projets concrets retenus sur une base compétitive. Ceux-ci sont portés par des acteurs non étatiques du Bénin, du Cameroun, de Guinée, de Haïti, de Madagascar, du Niger, de Mauritanie, du Sénégal et de Tunisie. Les projets retenus sont :

  1. Récupération de la source Derejis et création d’espaces verts scolaires dans la communauté rurale de Roseaux (Haïti) est mis en œuvre par l’Union des Jeunes pour l’Avenir de Roseau/Cornillon. La source de Derejis dessert environ dix localités où vivent plus de 5000 habitants. Le problème d’accès à l’eau s’est aggravé cette dernière décennie avec le dessèchement accru de cette source causée par la faible infiltration des eaux et la perte progressive du couvert végétal de ses bassins versants. Le projet vise à freiner le tarissement de la source en favorisant l’infiltration grâce à la mise en place de structures biologiques (arbres fruitiers, plantes fourragères et sources d’énergie) sur les trois micro-bassins versants. Il envisage également de favoriser l’accès de la population à l’eau grâce à l’installation de rigoles, d’un réservoir de stockage et d’un abreuvoir, tout en impulsant la responsabilité environnementale de la population.
  2. Valorisation des déchets organiques du manioc dans la commune de Zè (Bénin) est mis en œuvre par Afrique Espérance. Le gari (farine de manioc) et ses dérivés ont une importance socio-économique considérable au Bénin. Ils constituent l’un des principaux aliments de base des populations et contribuent à l’autosuffisance alimentaire dans le pays. Au sud du Bénin, on dénombre par centaines les femmes transformatrices du manioc qui s’associent en groupements. Cependant, l’utilisation traditionnelle du bois de chauffe pour assurer la garification n’est pas sans impacts sur la santé de ces femmes (exposition aux fumées causant maladies pulmonaires, cardiovasculaires et oculaires) et l’environnement (déforestation, diminution de la fertilité des sols, changements climatiques). Le projet vise à libérer 20 groupements de femmes de la dépendance au bois de chauffe par la mise en place d’une unité de production d’énergie propre, un biodigesteur qui fonctionnerait grâce aux déchets valorisables issus de la transformation du manioc (pelures) et des autres activités génératrices de revenus des groupements (élevage de volailles, production d’huile de palme…). Le projet permettrait ainsi de réduire la consommation du bois de chauffe (et donc les impacts en matière de santé et déforestation), tout en réduisant les coûts de production du gari. Il constituerait également un moyen de gestion durable des déchets organiques et offrirait une source alternative d’engrais organique grâce au digestat récupéré à l’issue du procédé de biométhanisation, réduisant au passage les charges financières liées à l’achat d’engrais minéraux.
  3. Forêt comestible (Madagascar) est un projet conçu par l’association Green Art Soa à Madagascar, où les paysans font subir de nombreuses pressions sur l’écosystème (déforestation, feux de brousse, usage de produits chimiques…) dont ils subissent en retour les conséquences désastreuses (dégradation des sols, érosion, lavakisation, baisse drastique de la nappe phréatique…). Ce qui entraine de faibles performances de la production, et ainsi la pauvreté dans les zones rurales. Le projet a pour ambition de mettre en place une forêt alimentaire – comestible – de 8 hectares à Ambohimangakely (près d’Antananarivo) en s’appuyant sur le développement de l’agroforesterie, pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, sauvegarder les espèces autochtones, préserver la biodiversité, et lutter contre le phénomène de lavakisation qui domine sur les hauts plateaux malgaches
  4. Renforcement de la résilience des femmes de Olologue en Mauritanie est un projet conçu par l’ONG Assistance Communautaire et Développement en faveur des femmes de ce village de la commune de Wouro Birom. Elles sont regroupées au sein d’une coopérative dénommée Bamtaare Olologue, qui dispose d’un jardin maraicher de 5 ha, et pratiquent du maraîchage. L’objectif principal du projet est de contribuer à l’amélioration de la résilience des femmes de Olologue et de la viabilité de l’environnement tout en favorisant un accès à l’eau pour améliorer les rendements agricoles et en impulsant la responsabilité environnementale des populations. De façon spécifique, il s’agit de reboiser 7 à 10 hectares d’espaces dégradés en plantant des arbustes et des espèces fruitières et fourragères d’intérêt économique, de croissance rapide et difficile d’éradication, d’améliorer le système d’exhaure et d’nstaller un système de pompage solaire d’eau à partir du fleuve.
  5. Modélisation des inondations : outils de prédiction et d’aide à la prise de décision (Madagascar) est mis en œuvre par Malagasy Engineering Associates. Avec une population pauvre et majoritairement rurale, une exposition géographique élevée aux phénomènes climatiques, des infrastructures insuffisantes, un manque d’investissement dans la préparation, et des ressources limitées pour y faire face et se remettre des catastrophes naturelles, Madagascar est l’un des pays les plus vulnérables aux risques hydrométéorologiques. Madagascar est classé parmi les 10 premiers pays au monde en ce qui concerne l’indice de risque de mortalité dû aux cyclones. Manque de modèle de prédiction et de quantification des zones inondables les gens attendent aveuglement la montée de l’eau. De ce fait, ils ne peuvent pas prendre la bonne décision au bon moment causant ainsi plusieurs pertes matérielles, de nourriture, d’animaux domestiques et même en vies humaines. Le projet vise à développer un outil de prédiction et d’aide à la décision à partir de la modélisation des inondations.
  6. Réalisation d’un système de noues paysagères pour la lutte contre la désertification, les épidémies et les inondations dans l’arrondissement de Pitoa (Cameroun) est mis en œuvre par l’association Synergie Eau et Environnement. Pitoa est caractérisé par un climat soudano-sahélien marqué par une importante saison sèche. Son climat et son relief plat font partie des facteurs à l’origine de certaines catastrophes naturelles. En outre, les populations sont souvent touchées par les épidémies de choléra en saison sèche comme pluvieuse tous les 2 à 3 ans en moyenne. L’objectif de ce projet est de soutenir l’expérimentation d’une solution pratique aux problèmes environnementaux récurrents à partir d’angles multiples par la réalisation d’un système de noues paysagères pour la lutte contre la désertification, les épidémies et les inondations dans l’arrondissement de Pitoa.
  7. Aménagement des berges du fleuve Mono contre l’inondation à Dévé (Bénin) est un projet mis en œuvre par l’ONG Dozagna dans la localité de Dévé, Bénin, une zone fréquemment soumise aux débordements du fleuve Mono, dévastateurs pour les cultures et la population. Ce phénomène est notamment dû à la déforestation massive des berges pour se procurer du bois de chauffe ou pour récupérer de l’espace agricole. Le projet visait à aménager et à reboiser 10 hectares des berges du fleuve. Le reboisement a été assuré par des jeunes formés qui ont développé des activités agro-écologiques leur assurant un complément de revenu
  8. Élevage des aulacodes comme alternative au braconnage des espèces animales dans le village de Tobagne (Cameroun) est un projet mis en œuvre par le Comité de Développement du village Tobagne. Le braconnage est une menace pour la faune des savanes et forêts équatoriales d’Afrique Centrale. Il constitue un risque de disparition de certaines espèces animales depuis que la chasse a cessé d’être pratiquée sur des bases traditionnelles pour devenir une activité commerciale. Les volumes des prélèvements de gibiers ne cessent de s’accroître, notamment par le biais des piégeages et usages de produits chimiques, rompant un équilibre et amorçant le cycle dangereux de diminution des effectifs des populations naturelles.
  9. Bandes, cercles verts et reprise des bosquets à Grande Colline (Haïti) est un projet mis en œuvre par Asosyasyon Pwodiktè Zanmi Oksijèn (APZO). À Grande Colline, les parcelles de culture sont actuellement dénudées et offrent un maigre rendement, poussant les agriculteurs à se tourner vers des alternatives de compensation, comme l’activité de charbon de bois. Couplé aux besoins locaux en bois de cuisson, au défrichement de bosquets en quête de nouvelles parcelles agricoles plus fertiles et à la coupe des arbres au profit d’espaces de culture de courte période, cela entraîne le déboisement grandissant des parcelles et la destruction des mini-forêts de la communauté.
  10. Transformation et valorisation du typha : les femmes chaumières de Bango (Sénégal) est un projet mené par l’ONG SEED en appui au GIE Suxali Alaam à Bango et lié à l’exploitation du roseau des abords du fleuve Sénégal. Le projet a pour objectif de faire de ce site une véritable ferme écologique permettant la valorisation des différentes ressources de la mangrove, ainsi que le développement de la filière typha afin de répondre à une forte demande locale, régionale et (inter)nationale. Il ambitionne de spécialiser des femmes de la localité dans la confection de chaumes modernes réalisés à partir de typha.
  11. Porc et poisson au pied de la mangrove (Guinée) est un projet porté par le Réseau Émergence Guinée dans la préfecture de Coyah, une région fortement touchée par la destruction de la mangrove. Les populations démunies ont en effet pour activités de subsistance la commercialisation de la mangrove par la coupe abusive pour en faire des bois de chauffage et de source d’énergie pour plusieurs unités de fabrication. Cela entraîne une diminution drastique de la biodiversité de la zone et des services écosystémiques rendus par ce milieu humide. Le projet vise à offrir à ces populations une source alternative de revenu et protéger les mangroves. Il reposera sur la création d’un élevage associé de type porc-poisson, reposant sur l’emploi des excréments de porcs pour l’alimentation des poissons, auquel seront associées des activités de reboisement et de recyclage des déchets organiques.
  12. Implantation d’une station de pompage photovoltaïque dans les oasis de Kébili (Tunisie) mené par l’Association tunisienne d’énergie d’eau et d’environnement dans l’oasis de Dbabcha II. L’oasis souffre de problèmes causés par la difficulté de drainage des eaux d’irrigation, ce qui a des influences sur la croissance et le rendement des palmiers dattiers et participe à l’abaissement du niveau de vie des citoyens. Le projet envisage l’implantation d’une station de drainage alimenté par l’énergie solaire à l’aide d’un champ de panneaux photovoltaïques
  13. Bizerte, ville cyclable (Tunisie) mise en œuvre par l’association Jeunesse Pour la Citoyenneté Active (JPCA) à Bizerte, une commune dont la population compte près de 50% de jeunes de moins de 30 ans et dont l’essor économique et urbain s’est accompagné de l’apparition de plusieurs phénomènes de pollution qui se sont soldés par une dégradation importante des milieux environnementaux dans la région. Le projet vise ainsi la promotion, l’inclusion et l’engagement civique des habitants de la commune de Bizerte, et en particulier les jeunes, en les incitant à une utilisation plus fréquente du vélo afin de minimiser l’utilisation de voiture et donc réduire la pollution atmosphérique. Il envisage notamment la création d’un atelier de réparation collaboratif et la création d’un espace de collecte de vente solidaire de vélos remis en état par les citoyens, tout comme de nombreuses actions d’initiation au vélo.
  14. Pisciculture intense en bassins intégrés à la culture du Moringa (Niger) mis en œuvre par l’ONG Convergence des Efforts pour un Développement Durable dans le département de Gaya, une zone au fort potentiel hydrique. La pêche y est très pratiquée, mais la capture du poisson sauvage est de plus en plus maigre et très aléatoire. Dans ce contexte, la pisciculture apparaît comme une alternative à promouvoir. Elle permet non seulement de stabiliser la biomasse, mais aussi de conserver la biodiversité des plans d’eau. L’accès facile à l’eau et la proximité du fleuve font de Gaya une zone favorable à cette activité. Le projet ambitionne ainsi de faire la promotion de la production intensive de poisson-chat en bassins bétonnés associée à la culture du Moringa. Aussi bien la production de poisson que celle du Moringa seront destinées à la consommation et la vente. Ceci permettra aux femmes bénéficiaires du projet de faire face à de petites dépenses, voire de devenir autonomes économiquement.

Résultats attendus

Entre 2020 et 2022, les résultats attendus de cette opération sont:

  • Vingt (20) projets concrets sur l’environnement et le développement durable sont mis en œuvre avec succès
  • Plus de 50 000 francophones bénéficient de la mise en œuvre des projets financés
  • Un programme structurant est conçu pour mettre en échelle le projet le plus prometteur.

Phases de l'intervention

Partenaires

  • Synergie Eau et Environnement
  • Afrique Espérance
  • Assistance Communautaire et Développement
  • Green Art Soa

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  • L’IFDD soutient 8 nouveaux projets citoyens pour la mise en œuvre des ODD

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  • Mauritanie : Une meilleure irrigation des terres pour la coopérative Bamtaré Olologue

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  • Au Bénin, la valorisation des déchets du manioc aidera à la lutte contre la déforestation

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  • En Haïti, à la rescousse de la source Derejis

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  • À Madagascar, un modèle de prédiction des inondations

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  • Madagascar : Une forêt comestible pour restaurer l'écosystème

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  • Solutions intégrées et transformatrices pour la restauration des sols

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Actions structurantes de terrain

Expérimentation locale d’une filière durable de pêche artisanale

Intervention En savoir plus

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